Frenchman 2016 (ex-Ironmédoc)

Forum Récits de courses Frenchman 2016 (ex-Ironmédoc)

  • Hello,

    Samedi matin à 7h, Pierre-André, Cendrine, Vincent, Gilbert, Joël et Philip seront au départ du Frenchman sur le plage de Piqueyrot pour une traversée du Lac d'Hourtin (3.8km), enchaîné avec 180km a travers le Médoc et un marathon autour d'Hourtin.

    Les dossards:

    328     BESSE Pierre-Andre

    310     CAVEDON Gilbert

     28     GEROSA Cendrine

    196     MOREL Philip

    190     NAULIN Vincent

    147     SCHINTGEN Joel

    Le live: sur le page Facebook du Frenchman: https://www.facebook.com/frenchmantriathlon/ ainsi que http://www.breizhchrono.com/live.php

    Pour ma part, ce sera mon 12ème ironman, et pour la première fois, DNF sera une option… Malgré une très bonne condition et une forme optimale en natation et en vélo, la petite déchirure aux ischios contractée il y a 1 mois (pause vélo/course 10 jours) et m'a ensuite empêché de courir et cela tiraille toujours fort (quand ce n'est pas des douleurs) même à faible intensité. Ca "tient" une petite demi-heure. J'ai mis à profit ces 10 derniers jours pour ne…pas courir (2×15 min au total) et du coup l'objectif pour moi sera de faire une bonne natation (idéalement autour des 56-57 min) et un gros vélo (~230w, 4h50-4h55) avant de trottiner gentiment et voir comment ça va, quitte à faire DNF en cas de douleurs aux ischios. On verra! (et si ça passe je pourrais mettre sur papier un programme "comment courir un marathon sans courir au préalable" ;-)

    Bonne course à tous!

    a+

    Philip

  • Après la natation :

    PA 01:08:21, Overall 52, Cat 33, Sexe 52

    Phil 01:00:23, Overall 9, Cat 7, Sexe 9

    Gilbert 01:09:45, Overall 64, Cat 39, Sexe 63

    Cendrine 01:10:26, Overall 78, Cat 2, Sexe 2

    Vincent 01:13:19, Overall 114, Cat 43, Sexe 112

    Joël 01:21:34, Overall 216, Cat 70, Sexe 211

    FORZA Rushteam!

  • Les nouvelles sur le parcours vélo, avec juste Phil qui a passé les 120km pour le moment (à 37km/h, sinon un tir assez groupé autour des 33-35km/h). Cendrine toujours sur le podium féminin provisoire !

    PA 60km 01:47:06

    Phil 60km 01:35:55 120km 3:13:50

    Gilbert 60km 01:43:52

    Cendrine 60km 01:49:25

    Vincent 60km 01:50:41

    Joël 60km 01:41:54

  • A la fin du vélo

    PA 05:35:27

    Phil 04:58:38

    Gilbert 05:28:02

    Cendrine 05:36:04

    Vincent 05:34:56

    Joël 05:24:22

    [hr]

    Et Phil a déjà passé le semi en 1h53 !!

  • Récapitulatif au semi:

    PA 2h51

    Phil 1h53

    Gilbert 1h38

    Cendrine 1h49

    Vincent 1h47

    Joël 1h47

  • Philip sous les 10h, Tir groupé des 4 autres avec une magnifique performance de Cendrine

    Cendrine 1ère overall en 10h41:16 thumbs up

    Philip 7e cat (15e overall) en 9h54:57

    Gilbert 33ecat  (63 overall) en 10h42:20

    Joël 33e cat (68 overall) en 10h45:55

    Vincent 34e cat (70 overall) en 10h46:37

    PA 133e cat (229 overall) en 12h41:27

  • Wow! Bravo à tous et un super bravo à super frenchwoman!
    Bonne recup!

  • Un immense bravo à tous pour vos performances ! Et hip hip hip hourra pour Cendrine pour sa première place !
    Recuperez bien !

  • En attendant les récits, les résultats détaillés!

    Frenchman XXL Femmes (16 classées)

      1 Cendrine Gerosa    10:41:16 | 1:10:26   (2) | 03:27  (1) | 5:36:04    (1) | 02:51   (1) | 3:48:31  (1) thumbs up

    Frenchman XXL Hommes (306 classés)

     

     15 Philip Morel        9:54:57 | 1:00:23   (8) | 02:00  (15) | 4:58:38  (12) | 02:52  (47) | 3:51:07  (57)

     62 Gilbert Cavedon    10:42:20 | 1:09:45  (57) | 02:19  (27) | 5:28:02  (78) | 03:05  (63) | 3:59:11  (79)

     68 Joël Schintgen     10:45:55 | 1:21:34 (205) | 04:00 (114) | 5:24:22  (67) | 02:18  (17) | 3:53:42  (66)

     70 Vincent Naulin     10:46:37 | 1:13:19 (105) | 04:06 (119) | 5:34:56 (103) | 02:29  (27) | 3:51:49  (61)

    228 Pierre André Besse 12:41:27 | 1:08:21  (45) | 03:11  (66) | 5:35:27 (105) | 05:06 (178) | 5:49:24 (298)

    Bravo à tous!

    a+

    Philip

  • Pour commencer, le briefing! Rien que cela valait le déplacement! Un show Benjamin Sanson parfois digne d'un sketch des Inconnus! thumb upPour ceux qui veulent en savoir plus, je leur conseille de s'inscrire au Frenchman 2017!

    Les vélos sont déposés, les sacs "swim" avec les affaires de vélo et les sacs "bike" pour le marathon aussi (euh?), et on sait (ou pas !) de quel côté il faudra laisser les bouées! Dodo à 21h30 et réveil à 4h45! Gatosport et on embarque dans les cars direction la plage du Piqueyrot. Petit échauffement et c'est parti pour la traversée du lac d'Hourtin!

    Deux nageurs prennent le large dès le début et ensuite nous sommes 8 à nager en file indienne à un très bon rythme. Je suis en queue du groupe et je me sens bien. Au bon d'environ 1'500m le rythme baisse d'intensité et je comprends pourquoi: nous ne sommes plus que 3 car le groupe à "cassé". Dommage… Je reste à ma place en dernière position mais je gratte un peu trop souvent les pieds du futur vainqueur Frédéric Durand qui s'écarte car il doit en avoir marre (désolé!). La suite se fera dans les pieds du belge Auverdin que je passe avant l'entrée du port pour terminer seul les derniers 800m. Je sors de l'eau très content de ma natation, le speaker m'annonce 8ème, je regarde mon chrono en espérant apparaître 56 min …et je vois 1h00 pour 4'000m! Ce n’est pas aujourd'hui que je battrai mon meilleur chrono natation même si c'est clairement ma meilleure prestation dans l'eau sur la distance!

    Ma transition n'est pas forcément la plus rapide qui soit (chaussettes, gants…) et je sors du parc avec presque 4 min de retard sur le groupe de 5 qui me précède. Je me sens tout de suite très bien, et après avoir dépassé puis m’être fait redépasser par Durand après une douzaine de kils, je reprends gentiment deux triathlètes sorti de l’eau avant moi. Je croise Gilbert, Pierre-André, Cendrine et Vincent qui se tiennent en quelques minutes, puis Joël. Tout le monde à l'air bien même si au fil des tours je verrai que Gilbert ne "creuse" pas les écarts sur les autres oranges et ne doit pas être dans un grand jour. Sur l'aller-retour de la Forestière je vois que je reprends du temps à tous les premiers à l'exception de Durand et du duo de tête Gaspariau-Onillon. Mon compteur me dit néanmoins de lever un peu le pied et je boucle le premier tour à 251w NP (3.4w/kg)… soit un TSS de 100 intenable sur 3 boucles! Le deuxième tour se fera autour de la puissance cible (230w NP) et si je tiens ce rythme cela devrait faire environ 4h50. Oui mais …non! Car un départ trop rapide fini toujours par se payer! Le revêtement très désagréable de l'aller-retour vers le Pin Sec, le vent qui n'arrête pas de souffler et un stop de "remise en conformité du dossard" (sic!) pour me faire remettre les imperdables qui avaient déchiré le dossard, me font lâcher la course pendant un moment. Un gros coup de moins bien vers le 130ème km que j'essaye de faire passer en mangeant un gatosport et en me décontractant en position relevée pendant quelques minutes. La fin du vélo se fera à un rythme (196w NP) loin de mes espérances mais je parviens quand même à tourner sous les 5h et à conserver une belle 5ème place avant de m'élancer sur le marathon.

    Le marathon, nous y voilà! Source de tous mes tracas d'avant course! Je pars sur un rythme de footing très tranquille, avec des foulées très courtes pour ne pas tirer sur les ischios. Auverdin me passe comme un avion après un kilomètre; ce n’est vraiment pas le même rythme; il finira sur le podium! 5'30 au kil c'est de la ballade. On fera le point après un tour. Je croise Gilbert qui est parti sur le marathon en mode supersonic: il a l'air bien! Cendrine est en tête de la course féminine; j'y crois pas! Incroyable! Je croise aussi Joël et Vincent qui ont un bon rythme. Pierre-André à l'air dans le dur. Première boucle passée sans encombre, je rempile donc pour un 2ème  tour! Il passera très vite car j'ai discuté tout du long avec un concurrent qui avait un tour de retard. Vraiment sympa. Dommage qu'il a craqué après une dizaine de kilomètres. Je discute encore avec des triathlètes qui sont dans leur premier tour et cela se révèlera très efficace pour ne pas tenter d'augmenter le rythme. Au 35ème  km, ça devient dur à cause de l'estomac qui fait des siennes et des jambes qui n'ont pas couru depuis 1 mois! Je sais à ce moment-là que je terminerai de toute façon, même en marchant s'il le faut, et grâce à de savants calculs (le manque de lucidité rend des conversions simples d'allures en des efforts intellectuels intenses qui occupent l'esprit de longues minutes ;-), je me motive à continuer à courir pour descendre sous les 10h. Plus que 5 km…plus que 20 min… plus que 3 km… plus que 10 min… plus qu'un ravitaillement… plus qu'un tour du parc… C'est fait! En 9h54, 15ème overall, c'était inespéré!roll eyes

    Moins d'une heure plus tard, c'est la première féminine qui est en vue de la finishline! Je parviens à préciser au speaker qu'elle est Suissesse et pas Française pour l'annonce de son arrivée et l'accueille après qu'elle ait posé pour les photographes.w00t Incroyable perf’! Gilbert arrive juste derrière et s'ensuit tous les oranges! 6 au départ et 6 à l'arrivée!

    Bravo à tous et un grand merci à cette organisation du Frenchman, loin de la machinerie des grands labels!thumbs up

  • Nic

    Bravo à tous(te)…..Quelles performances……ça fait rêver, et en plus si tôt dans là saison. Et chapeau bas à Wonder Woman.

  • Je serai bref: Sortie sympa entre membres du Rushteam, mais prestation complètement ratée pour ma part. Natation OK, sans être extraordinaire. Pas de jus à vélo où je reste scotché au bitume. Je craque complètement au 16ème kilomètre du marathon et termine en marchant une bonne partie de mon calvaire.  Fracassé et le genou en vrac.

    Grande joie de passer la ligne juste après Cendrine que je peux féliciter chaleureusement.

  • Cette année, la saison commence directement par l’objectif principal. Après l’acquisition d’un nouveau vélo, une préparation sans trop de soucis, quelques courses, un Porrentruy frisquet, un camp en Espagne ensoleillé et un TDFO digne d’un… TDFO (!), le cap est mis sur l’Ironmédoc, rebaptisé "Frenchman".

    J’ai l’impression que la préparation a été plus courte qu’en 2015, mais je me sens plus forte à vélo – encore faudra-t-il le prouver en course – et j’ai au moins une expérience sur la distance… C’est donc une préparation plus apaisée et je fais confiance au plan de Philip, persuadée que la forme sera au top le jour J!

    Avec Gilbert, Pierre-André, Joël, Philip et Vincent, on se met en route jeudi matin pour quelques heures (!) de voiture et une seule question : est-ce qu’on trouvera de l’essence en France ? Ah les grèves… Une fois sur place, « watts et TSS » ont pris le relais; le ton est donné.

    Le vendredi est dédié à récupérer les affaires, repérer le départ, décrassage à vélo, tout en cherchant un créneau horaire pour une petite sieste, mais il faut encore déposer le vélo, se rendre au briefing (à ne pas rater, il vaut comme échauffement des abdos !), manger et, enfin, dodo.

    Au petit matin, après les derniers préparatifs, en avant pour le car et la zone de départ. Le speaker chauffe l’ambiance, cite le nom des filles au départ ce qui permet aux Rushtistes de se dégourdir la voix thumbs up. Le coup de départ retentit et je m’élance pour cette ligne droite de 3’800m quasiment sans recevoir de coups. Je nage tout en glisse – pense à faire la flèche, mais y a comme qui dirait un petit problème tongue – et dévie toujours sur la droite… je me rappelle parfois que je suis en course et qu’il faudrait voir pour avancer un peu plus vite et entend déjà la remarque de Philip « tu aurais pu moins t’économiser ». En sortant de l’eau, j’entends une spectatrice dire "2e féminine"… j’en lâche mes lunettes, fais 3-4 pas en arrière pour les récupérer et poursuis. Sous la tente, j’aperçois Gilbert en sortir pour se diriger vers son vélo: chouette, il a bien nagé! Un gel, un peu d’eau, un maillot, les chaussures, le casque: à mon tour de retrouver mon vélo. Je suis poursuivie par la caméra et je n’ai qu’une pensée: ce n’est pas le moment de t’étaler!

    Un départ vélo tout en douceur et agréable, les jambes tournent bien, je m’installe et prends petit à petit le rythme: boisson-pâte de fruit/banane-repérer les Rushtistes. 1er pointage: sur la partie rugueuse, Phil, Gilbert et PA qui sont sur le retour ont l’air à la peine. Bah, je comprends pourquoi au demi-tour: le vent… Je croise ensuite Vincent puis Joël. Voilà, je vais voir maintenant quand ils vont me rattraper, mais je ne suis pas prête à les laisser faire… Par contre, je ne vois pas de filles… Dans la bossette, un concurrent se met à côté de moi me dit qu’il a prévu 3 Ironman en 3 semaines. Il ajoute que "du coup, c’est pas facile de tenir son 30km/h et encore moins de se faire doubler par une fille" – je vais quand même pas m’arrêter parce qu’il ne le supporte pas… Bon, il décide d’accélérer… il doit marcher comme PA: 30km/h en descente et en montéeroll eyesPassage sur la route forestière que je trouve bien longue et pas très agréable à l’aller avec un vent de face… Le retour se passe mieux. Sur la fin de ce 1er tour, des "Allez Cendrine" résonnent de tous côtés, les spectateurs m’encouragent et je me demande bien comment ils savent que c’est moi, ils ne peuvent pas voir le prénom sur ma trifonction… Peut-être les informations données par le speaker…

    Le 2e tour est plus pénible : la partie rugueuse fait mal aux bras et j’ai de la peine à tenir sur les barres, mais persiste… ça va être long… A la fin du tour, petite séance de motivation, les jambes se réveillent comme si les deux premiers tours avaient servi d’échauffement et je n’ai même plus mal aux bras… Un officiel m’annonce "3′ de retard sur la 1ère", 2 km plus loin un autre officiel me dit "2′ de retard"… il faudrait qu’ils se mettent d’accord…

    Dernier passage sur la partie rugueuse et sur le retour j’encourage une concurrente que je double en me disant que je suis en train de lui prendre un tour… (Merci Vincent d’avoir confirmé mon impression !). Peu après, une moto me passe à côté, s’arrête sur le bord de la route 200m plus loin, me re-dépasse plus tard, s’arrête et recommence… Elle finit par m’agacer, mais me laisse tranquille sur la partie forestière. Joël en profite pour me dépasser. En sortant de cette route, je retrouve la moto… En montée, au 160e, je crois halluciner: Joël est en danseuse! w00t Rien que pour voir ça, ça valait la peine d’être là! Peu après, deux motos rejoignent la première, me klaxonnent pour m’encourager et se placent devant moi. Si je m’en doutais un peu, je comprends qu’elles m’ouvrent la route parce qu’en tête de la course féminine… Wouah!  Bon, il pleut maintenant et c’est bientôt l’heure de poser le vélo mais je profite de ce moment: c’est pas tous les jours! Je fais attention dans les quelques virages rendus dangereux par la pluie, ce serait bête de tomber maintenant… En descendant, je tends mon vélo au bénévole (la classe!) et échange quelques mots avec Joël. Sous la tente je vois PA à qui je dis que c’était génial avec les motos devant! Apparemment j’aurais aussi dit qu’il fallait me dépêcher mais je ne m’en souviens plus… je pensais plutôt à "ne t’emballe pas, c’est long un marathon, va falloir le gérer". L’adrénaline…

    En sortant de la tente, une seule question: où sont les toilettes? Après une recherche infructueuse, je choisis de partir sur la càp – je ferai mon arrêt au prochain tour, juste 10,5km à tenir… Et c’est le moment de vérité : est-ce que le vélo a été trop rapide, vais-je le payer ?  42 km pour le savoir… Je pars plus vite que l’allure souhaitée, mais je l’avais prévu, sauf que je tiens cette allure un peu trop longtemps… Je dépasse Pierre-André, croise Philip et me dit qu’il réussira à me rattraper. Joël me dépasse et file, Vincent ne tardera pas à le faire. Zut ! Le soleil ressort et j’ai pas remis de crème, je vais être bonne pour de belles marques… « Je t’accompagne maintenant » c’est ce que j’entends vers le 5e km. Je me retourne et vois une accompagnatrice à vélo qui restera avec moi tant que je serai devant… On échange quelques mots et elle ne s’arrête plus… Je finis par lui dire qu’elle peut me parler mais qu’il ne faut pas qu’elle s’attendre à ce que je réponde… Au 14e km, je paie le départ trop rapide, le temps que ça aille un peu mieux et ça repart. Je croise tous les Rushtistes et ça fait toujours du bien. Même si c’est difficile, tout le monde continue ! Le public m’encourage toujours, une spectatrice court même à côté de moi sur 10 mètres et je me dis qu’il y a vraiment des gens qui ont des réactions bizarres – jusqu’à ce que je comprenne, une fois la course finie, que c’était Cécile, la femme de Vincent! Elle lui a fait la surprise de venir sur place… personne (ou presque) n’était au courant…

    On joue un peu au chat et à la souris avec Joël et Vincent. Au 28ekm ce sont les quadriceps qui se plaignent… je me dis que comme en course à pied ce sont les ischios les plus importants, ça passera… On fait ce qu’on peut… Il faut juste les mettre en sourdine… Les km défilent en allant de ravitaillement en ravitaillement. C’est le moment que mon accompagnatrice choisit pour me dire qu’elle a mal aux fesses sur son vélo… ça me fait sourire mais je ne peux rien faire pour elle… Je croise une dernière fois Gilbert et Philip jusqu’à ce que je retrouve… Gilbert devant moi au 4e tour… je n’ai pas compris tout de suite mais il m’explique son coup de mou. Et puis, il me donne les premières et seules informations que j’aurais sur les écarts avec la 2e: j’ai beaucoup d’avance et peux même baisser le rythme. Je préfère continuer parce que mon rythme a déjà pas mal baisser au 2e semi et que je suis bien calée. On court ensemble jusqu’au prochain ravito avant qu’il ne me dise de continuer seule au 34e km. J’aurais bien aimé qu’on finisse ensemble mais je sais aussi qu’il y a des moments où on ne peut plus, je n’insiste pas. Dernier croisement avec Gilbert, puis Joël et Vincent à qui je donne rendez-vous sur la ligne. Mon accompagnatrice me dit que maintenant je vais aller au bout et que s’il le faut elle me tirera avec une corde – ben non, je n’en veux pas !

    Bien, il ne reste plus que 2 km et c’est toujours le moment que j’apprécie pour une petite introversion: me réjouir du chemin parcouru avec une petite minute émotion. Pas cette fois… Un nouvel accompagnateur m’a rejointe et il commence à m’expliquer ce qui va se passer une fois la ligne passée… Et puis il annonce mon arrivée au public, me demande de sourire – je sais pas quelle tête je fais, mais j’ai eu l’impression de sourire au public dès le début, mis à part sur quelques km un peu plus durs. Je sais maintenant qu’une fois la ligne franchie, je devrai retourner pour taper dans les mains du public, attendre la 2e et la 3e pour la photo de presse, faire un tour d’honneur, etc. A un km, j’en peux plus; je me retourne et lui dis gentiment que c’est bien mais que pour ça, il faut en finir et encore passer la ligne…

    Cette ligne justement, j’y arrive. Je vois au fond la banderole, derrière c’est noir de monde (enfin c’est l’impression que ça donne) avec des photographes… je cours un peu timidement sur ce tapis, je ne sais plus si je suis plus contente d’en terminer ou de terminer devant, peut-être les deux… Le public crie mon nom, j’en reviens pas ! Je prends cette banderole et la lève : thumbs up jamais je n’aurais pensé à ça ! En face de moi, je vois Philip, c’est avec lui et les autres que je veux profiter et fêter. Le speaker me rattrape et me pose quelques questions. La seule que j’ai retenue était : « alors tu reviens l’année prochaine ? » Comment dire ? Je peux répondre plus tard ? Je vois arriver Gilbert et on l’accueille avec Philip, quelle émotion ! Puis arrivent Joël, Vincent et plus tard Pierre-André.

    Au fait, c’est quoi mon temps? J’ai pas pensé à regarder… Et je n’arrive pas y croire!

    J’ai même droit à une interview, mais une seule question « racontez-moi votre course ». Sur le moment, j’ai envie de lui répondre « j’ai nagé, roulé et couru »…  j’essaie de trouver quelque chose mais j’ai besoin d’un peu de temps pour réaliser… je fais tout de même un dernier effort roll eyes

    En attendant les filles pour le podium, les muscles se refroidissent. Le tour d’honneur aura donc lieu en… marchant, plus possible de mobiliser les quadriceps.

    Je suis aux anges et profite à fond de ce moment. Et autant dire que la nuit qui a suivi a été courte…

    La remise des prix a lieu le lendemain et je suis surprise que les gens me reconnaissent: j’ai entendu à plusieurs reprises des « mais c’est Cendrine, bravo ! »thumb up  juste un peu déçue de ne pas avoir pu ramener le trophée qui devrait être gravé mais reste à l’organisation, mais réussi à récupérer in extremis en souvenir le carton du prix en espèce.

    Un grand bravo à tous les finishers! Bonne récup et à bientôt sur quelques triathlons – pour moi ce sera que du bonus!

    Merci à vous tous pour vos encouragements, vos conseils et ces bouts de chemin aux entraînements. Et pour l’accueil lundi soir au Pontet, j’en avais les larmes aux yeux!

  • Les photos sont sur le site. Je n'ai fait qu'un tri sommaire.

    @+, Vincent

  • Attention, c'est long roll eyes

    En poussant la porte du Rushteam en octobre 2012, ma première question à PA était de savoir si le club acceptait les personnes qui ne faisaient pas de vélo, ni de natation et encore moins de course à pied… De toute façon, je ne m'inscrivais pas pour faire des compétitions ou quoique ce soit, mais juste pour rester en forme quand les peaux de phoque étaient rangées… et aussi un peu parce que notre complémentarité avec Cécile commençait à laisser quelques traces : elle aime faire à manger, j'aime bien manger. Bien sur je pensais bien faire quelques triathlons, juste pour essayer. Quand j'entendais les expériences en Ironman, le premier mot qui me venait à l'esprit était « grand-malade »…

    Après mon premier triathlon au championnat du monde de Préverenges, j'ai continué tranquillement à faire des Sprints et DO pendant les 2 années suivantes, mais sans jamais vraiment imaginer aller plus loin… J'avoue que je lisais en cachette les récits de course des uns et des autres… et finalement, je commençais à me demander si moi aussi mes petites jambes pouvaient faire tout ça. En 2015, vu la charge professionnelle et une petite Emilie de 1 an et demi à peine, je n'ai même pas imaginé faire Zurich. Courir 1 fois par semaine était le max que j'arrivais à faire ! Par contre, l'univers travail s'est un peu éclairci à partir des vacances d'été et j'ai pu me mettre à courir 3 fois par semaine. Donc en fin de saison, je me suis laissé tenté par le triathlon de Morat et version longue. Pas de gros objectifs, mais j'espérais faire moins de 5 heures, et surtout voir dans quel état j'allais finir (ma plus grosse sortie en course à pied de tous les temps était Morat-Fribourg l'année précédente) Au final, 4h55 et plutôt en bon état… Par contre, impossible de me remobiliser après le triathlon et un entraînement en chute libre où je constatais de sortie en sortie à quel point je perdais vite le peu d'acquis et qui se terminera avec 2 mois d'arrêt complet avant Noël 2015.

    Avec cette nouvelle année 2016, la situation paraît plus facile : toujours pas de gros projets au boulot. Emilie a fait ses 2 ans et commence à pouvoir s'occuper sans avoir besoin d'un adulte dans le même mètre carré qu'elle. Je me programme un plan d’entraînement semi marathon qui doit se terminer pour les 20km de Lausanne. Le premier jour où je dois recommencer à courir, il pleut des hallebardes et j'essaie pour la première fois de ma vie d'aller courir sur tapis. Je règle la vitesse sur un 9.5km/h en pensant que ce serait juste bien pour une reprise… au final, je finis la séance dans le rouge ou presque, à environ 8.5km/h. Je repars à zéro… Je repense à la période avant Noël ou j'étais un peu malade et où je me cachais derrière cette mauvaise excuse pour ne pas courir… En 2016 ce sera : soit arrêt de travail et pause dans l’entraînement, soit boulot et entraînement !

    Fin février, Cécile voit que je lorgne sur l'inscription du Frenchman depuis un bon bout de temps et elle m'intime l'ordre de m'inscrire. Elle n'a pas envie de me voir préparer la course sans pouvoir la faire pour manque de place. Je m'inscris donc. Inscrit depuis moins de 5 minutes, j'ai l’impression que j'ai mal partout, des tendinites dans toutes les articulations possibles… Je suis finisher de l'inscription… c'est déjà un début. Je m'inscris avec pour objectif principal de voir si j'arrive à terminer l'épreuve… et le secret espoir de faire moins de 12 heures…

    Déjà le mois de mars, mes fesses ne savent plus à quoi ressemble une selle, et je sais déjà que je ne ferai ni Porrentruy (réunion familiale à Marseille) ou même les camps en Espagne. Je caresse l'espoir de profiter de descendre à Marseille avec le vélo (enfin, sur le vélo hein, pas juste le promener dans la voiture big grin). Cécile s'organise pour descendre avec Emilie en voiture, et moi je fais l'écureuil avec une home trainer de prêt sur le balcon 5 ou 6 fois avant une première et unique sortie de 60 kils sur la corniche. Je me fais positionner sur mon vélo la veille de prendre la route pour Marseille. J'ai planifié d'arriver le samedi midi à Marseille, 500 kils ou un peu plus en 2 jours et demi… Un première étape doit me conduire vers Grenoble, la suivante à Avignon en longeant le Rhône. Et enfin la dernière ne fera que 100 kils le samedi matin. Joël me prête son kit de velo-trotter et je pars le jeudi matin après avoir vérifié 2 fois que j'ai bien ma carte de crédit pour prendre le train si le truc tourne au fiasco. La première étape se fait à une allure de sénateur. Ma seule et unique sortie longue l'année passée (tour du lac de Morat) m'avait laissé un souvenir difficile… Après environ 190 bornes, et à moins de 10 de l'arrivée, je vois un chien passer sous une clôture et commencer à aller couper ma route tous crocs dehors, je n'ai aucun soucis à piquer un sprint tongue smilie. J'ai pris 3 chambres à air au cas où, mais je me rends compte dans les derniers kilomètres que j'ai juste oublié la pompe… J'arrive enfin dans l'hôtel qui accueille essentiellement des pèlerins sur la route de Saint Jacques… Enfin, en été parce que là, la maison est vide et à moitié gelée. Après une nuit sous 2 édredons, je repars au même rythme tranquille, achète une pompe et apprécie de plus en plus de me mettre sur les barres pour gagner en vitesse sans faire plus d'effort. L'arrivée sur Avignon sera fastidieuse et m'obligera à faire des pointages google maps très fréquents. Entre le Rhône ses différents affluents, les voies de chemin de fer, autoroutes et voies rapides, je n'arrive qu'à 8h à l'hôtel, il fait nuit ou presque… Les 100 kils du samedi matin passent tous seuls ou presque. La saison vélo est officiellement ouverte.

    Après Marseille, je retourne pour finir le positionnement sur le vélo et me fait peur sur les sorties qui suivent. A chaque fois, j'ai une douleur a l'extérieur du genou gauche qui va crescendo dans la sortie vélo et qui me laisse avec le genou bloqué les 2 jours suivants. Panique à bord ! Je vais voir un ostéo qui m'apprend un nouveau muscle, le TFL, il est contracté, il faut que je fasse des étirements et le problème de genou devrait passer. Je recommence le vélo, mais c'est la même chose, j'essaie de modifier la position des cales, toujours pareil… Je commence à me poser des questions sur la deuxième session de positionnement. On a baissé la selle de 4mm à cette occasion. J'ai peine à croire que ça puisse suffire à changer quoique ce soit, mais j'essaie quand même de revenir en arrière… dès le premier tour de pédalier, j'ai l'impression que le genou va mieux… ouf !

    A part ce petit pépin, la préparation va bon train, je fais Payerne et Kerzers un peu malade.. les 20 kilomètres dans le sillage de Judith (encore merci d'avoir fait la meneuse d'allure thumb up). L'échéance approche…

    J’enchaîne en course à pied sur un plan marathon que j'allégerai sur la fin sur les conseils de Philip. Le TDFO me permettra de faire encore quelques kils en vélo et surtout, je compte sur Philip pour estimer mon temps sur le parcours du Frenchman. Pour lui, je dois pouvoir tourner en 5h30 environ… Et le marathon, quelle allure ? Philip m'explique que physiologiquement, ce ne sera pas plus vite que l'allure footing… en sortant la calculette, je commence à me mettre un objectif encore plus irréaliste que les 12 heures… 1h15 de natation + 5h30 de vélo + 4h de marathon… je dois pouvoir passer sous les 11 heures. Je veux croire dans les tableaux de Philip qui se sont révélés justes pour toutes les courses faites depuis le début de l'année. Je commence à suivre les TSS et ce genre de scores sur le site de Daniel et Jean-Claude. Les tableaux et autres graphes me permettent de revenir en terrain connu et me rassurent un peu. La course arrive et nous nous retrouvons le jeudi matin avec PA et Gilbert pour faire la route en travers de la France en grève et en pénurie de carburant. Le vendredi, quelques tours de roues en vélo et on les dépose dans le parc avec les sacs de transition pour le lendemain. 18H, le briefing avec Benjamin Sanson est un sketch du début à la fin. Les bouées de la natation doivent être laissées main droite, puis main gauche, puis comme on veut et de toute façon, il est possible qu'il nous dira le contraire le lendemain sur la plage au départ. Bref, il détend bien l'atmosphère et permet de se rappeler qu'on est aussi là pour prendre du plaisir. Pasta party au pas de course et retour à l’hôtel.

    Je ne me suis toujours pas décidé si je prends les ravitos de l'organisation ou les quelques gels que j'ai acheté la semaine précédente. Je ne peux pas dire que je suis sûr que les Sponsers me conviennent, mais en tout cas, je n'ai jamais eu de soucis sur les 4 que j'ai mangé dans les dernières sorties vélo… Je ferai le choix à 6h10 le samedi matin…

    Samedi matin, réveil vers 4h30, je mange avec PA une partie du cake préparé par Gianna. Ni lui ni moi n'arriverons à terminer. Le cake avait sûrement assez d'énergie à lui tout seul pour faire la totalité de l'épreuve sans ravitow00t. 5H15, on prend les voitures direction le parc à vélo pour les derniers préparatifs. 6H15, 8 bus nous attendent pour aller sur la ligne de départ. Je nage un peu, derniers mots échangés, on s'encourage… on voit à peine le port d'Hourtin 3kms plus loin… c'est l'heure de partir…

    Natation sans trop forcer, le premier kilomètre, je passe mon temps à dévier à droite et à corriger le cap. Je me force à sortir la tête de l'eau plus souvent et je garde un peu mieux le cap sur la fin. J'arrive assez vite aux 2 bouées reconnaissables qui sont à environ 500 mètres du port, d'après Phil, il y aura encore 800 mètres dans le port. Je continue sans même avoir regardé la montre de toute la natation. Je sors de l'eau en un peu moins de 1h15, je suis content. Je vois Cendrine qui prend son vélo, je l'encourage un coup. Enlever la combi, mettre les chaussures, charger tous les gels dans la trifonction, ranger la combi… la bénévole à côté me dit d'aller prendre mon vélo, qu'elle rangera mes affaires, je continue un peu, elle me dit qu'elle est là pour çà… Ok, je vais prendre mon vélo. Je suis dans la bonne travée, le vélo est là, je rejoins le bitume et je vois Cécile qui est censée être à Lausanne avec Émilie. Elle m'encourage, je lui réponds par un timide coucou et pars pour la première boucle de 60 kils. Je pars comme une fusée, et me rend compte que je suis dans le rouge vif… 175 de pulse, du grand n'importe quoi. J'essaie de ralentir un peu pour redescendre, mais les pulses restent en haut. J'essaie de me caler à 32km/h environ. D'après les tableaux de Philip, je pensais tourner à environ 137, je m'étais fixé 145 max de pulse et je suis au dessus de 150… Je croise Philip, Gilbert, PA et Cendrine qui reviennent déjà du premier demi tour du kil 12. après avoir fait mon demi tour du kil 12, je croise Joël qui est sorti de l'eau beaucoup plus rapidement que ce que j'aurais pensé. Les pulses ne descendent toujours pas, grrr. On se croise de nouveau vers le second demi tour au kil 37. Je repense à Cécile, où a-t-elle laissé Émilie ? Chez la maman de jour ? Avec une baby sitter ? Mystère… Les pulses toujours au dessus de 150… des concurrents qui me passent avec une différence de vitesse incroyable… Je repense à Gilbert : rester patient. Alors je prends mon mal en patience et j'avance. La première bossette sera l'occasion de reprendre un petit paquet des gars qui m'avaient doublé dans le plat… Leur terrain de jeu ne doit pas être le même que le notre…

    Je recroise tout le monde en arrivant vers la fin du premier tour, je guette Cécile pour lui faire coucou… j'arrive à la fin du tour… personne… j'ai un gros doute… j'aurais pu confondre Cécile avec quelqu'un d'autre ? Je suis déjà tellement fatigué que j'hallucine ? Aie aie aie. J'en oublie de regarder le chrono au demi tour. Grosse ambiance et difficile de ne pas remonter dans l'orange foncé en entendant tout ça… Et le chrono ? Je le regarde après 5 ou 6 kils du tour 2 et j'estime mon temps de passage à 1h55, je commence à douter de pouvoir faire le vélo en moins de 6h, je suis déçu et je lâche l'idée de passer sous les 11h. On repasse sur l'objectif de 12h… Une chanson qu'Emilie aime bien écouter me revient en tête, elle ne me quittera pas jusqu'à la fin…

    Jamais on a vu, jamais on ne verra, la famille tortue courir après les rats… Le papa tortue et la maman tortue et les enfants tortue iront toujours au pas…

    Je recroise tout le monde sauf Philip au demi tour 72, Joël me passe, et on continue jusqu' à boucler le tour 2. En arrivant vers la fin du tour 2, j'entends une cloche, et je vois une cloche verte, même genre que les cloches la Vaudoises distribuées aux 20 km de Lausanne il y a 2 ans… Incroyable, je regarde la main qui agite la cloche et je vois la maman de Cécile. A côté son papa qui fait des photos et à leurs pieds : Émilie ! Ma petite Émilie… Je n'ai pas plus le temps de réaliser qu’Émilie que je boucle le tour 2. Je finis le tour 2 en croisant les doigts pour que le mirage n'ait pas encore disparu ! Non, ils sont toujours là. Je fais un grand coucou à ma puce et continue pour le tour 3. Je repense à Cécile, à Émilie et la fatigue aidant, je pleure pendant une bonne dizaine de kils… Je croise encore Gilbert, je suis surpris qu'il n'ait pas fait le trou, PA qui semble un peu dans le dur, Cendrine qui parait toujours aussi sereine et j'essaie de lui dire que la fille de tête est seulement 3 concurrents devant et enfin Joël qui visiblement ne reprend plus de terrain sur Cendrine. Je pense à jeter un œil au chrono encore plus tard que lors du tour 2, je dois encore me planter dans mes calculs, je suis maintenant persuadé que les 11 heures sont définitivement enterrées. Jusqu'au kil 150, je calcule la distance restante uniquement de la partie vélo… A partir de là, je commence à ajouter les 42 kils à courir. Les pulses sont toujours élevées et presque tout le temps au dessus de 150. Les écarts s'allongent. Plus grand monde ne dépasse. On rattrape des concurrents qui sont encore dans leur tour 2. J'encourage une Christelle qui a l'air à l'arrêt et que je pense être au tour 2 quand je la dépasse. 2 minutes plus tard, je recroise Christelle et reconnais l'ancienne première. Elle a complètement craqué… à partir du kil 160, la pluie tombe comme elle sait le faire dans le médoc et je finis trempé. Juste avant le parc à vélo, je voi PA qui à déjà attaqué le marathon, ça parait dur !

    Je me change pour la course à pied. Ma plus longue sortie en course à pied est de 26 kms…. Jamais fait de marathon dans ma vie… Je pars sur la course à pied avec la casquette pour me protéger de la pluie. Je revois Cécile pour la première fois depuis la sortie de l'eau, je lui touche la main, c'est bien elle… En avant pour le marathon. J'ai réglé la montre pour essayer de tempérer mes ardeurs. Je sais que je pars toujours trop vite en posant le vélo, donc j'essaie de courir à mon allure footing lent. Au bout de 5 minutes, il faut se rendre à l'évidence, la casquette ne servira pas pour la pluie, mais pour le soleil. Je croise Philip qui est en train de finir le tour 1. Je reprends et encourage PA qui commence son tour 1 et est effectivement déjà dans le très dur, je croise Cendrine et Joël dans les boucles. Je fais le premier tour sans soucis un peu trop rapide et en ayant marché à tous les ravitos. Je bois de l'iso à tous les ravitos, mais je ne mange pas grand chose. J'essaie de me débarrasser de ma ceinture porte bidon au premier ravito du tour 2. Je l'avais prise pour prendre une petite bouteille promise la veille au briefing, mais n'en ayant pas vu une seule, je ne vois plus l'utilité de la ceinture. Une arbitre me voit et me dit que soit je reprends la ceinture, soit je la mets à la poubelle, soit je me fais exclure. Je reprends la ceinture, et je passe le tour 2 à ressasser, elle a pris mon numéro de dossard, et j'ai peur de me faire exclure pour ça. Le tour 2 passe assez vite, je cherche l'arbitre pour m'assurer que je ne suis pas exclu. Je ne vais pas courir 20 bornes de plus pour le plaisir. Je ne trouve pas l'arbitre, mais le bénévole à qui j'avais essayé de donné ma ceinture me dit que je peux lui laisser la ceinture, l'arbitre lui a dit qu'elle avait fait une erreur… Je lui redonne ma ceinture avec une pointe appréhension, et repars pour le tour 3. J'ai mal au ventre, je marche beaucoup sur le début du tour. Je me rends compte qu'il me reste 2h30 pour boucler en moins de 11h. Cendrine me reprend, j'essaie de lui emboîter le pas, mais je dois m'arrêter pour vidanger. Je repars beaucoup mieux, je cours de nouveau à la bonne allure, mais j'ai quand même de plus en plus de mal à repartir des ravitos. La boucle 3 me parait interminable. J'espère que le chaud ne va pas me faire faiblir comme je l'ai déjà fait si souvent, Nyon en 2014, Saint Point en 2015. Je n'aime pas le chaud, pour l'instant, j'ai l'impression que tout va bien… Je commence à discuter avec d'autres concurrents. J'encourage tous ceux qui sont arrêtés. Enfin la fin du tour 3 approche, je revois Émilie, Cécile et ses parents. Émilie qui commence à bien comprendre que c'est papa, qui m'encourage quand j'approche et pleure quand je m'éloigne. J'attaque le tour 4, recroise toute la famille, toujours alternance de marche et de course. Des ravitos que j'attends avec beaucoup d'impatience mais qui sont à moins de 2 kils les uns des autres. Le tour 4 me paraît passer vite, je discute toujours avec plein d'autres concurrents. Je rattrape Joël, on court un moment ensemble. Je m'arrête au dernier ravito, Joël file, je continue à mon rythme. Il me reste 600 mètres, Cécile est là, je lui demande si Émilie pourra faire la dernière ligne droite avec moi, et bien sûr, elle a tout prévu. J'arrive devant le tapis rouge de l'arrivée, Émilie est là. Je prends sa main, et on marche vers l'arrivée ensemble. Un gars avec qui j'ai fait paquet de kils en discutant passe avec ses enfants à côté de nous. La ligne enfin, 10h46, je termine, en moins de 12h, en moins de 11h et un marathon en moins de 4h. Tous les objectifs sont atteints. Je serre Émilie dans mes bras, je retourne voir Cécile dans les tribunes. Je suis heureux. Le speaker a tilté que je suis dans le même club que Cendrine. On fait un joli tir groupé : 4 oranges en 5 minutes. Seul Philip et PA auront voulu faire dissidence wink

    Les cuisses tirent dessus et dessous, les mollets qui étaient proches de la crampe dans le tour 3 se rappellent à mon bon souvenir. S'asseoir est difficile, se relever encore plus dur, mais que de beaux souvenirs pour ma première sortie longue…

    Je retrouve Cécile qui m'explique toute la logistique autour de cette belle surprise, je bois beaucoup, je retrouve l'appétit au bout de moins de 2 heures. Et hop un burger frites tongue smilie

    Heureux d'avoir pu finir aussi vite et la course restera clairement un très bon souvenir avec beaucoup de joie et de plaisir, tout le reste sera oublié. Par contre, je vois aussi que tout peut basculer sans avoir nécessairement d'explication rationnelle et dans ce cas, il est probable que les souvenirs de la course seront moins la joie que la douleur. Je suis partagé entre l'envie de recommencer pour voir ce qui pourrait être amélioré, et l'envie de juste en rester là, parce que l'investissement est quand même très important.

    En quelques chiffres, je n 'avais que 1800 bornes en vélo en allant à Hourtin. La majorité était plutôt autour de 3000. Il me manque au moins un camp en Espagne pour avoir ce kilométrage. Je n'arriverai jamais à dépasser les 3000, même cette saison je pense… Je finis le vélo avec un TSS de 246, et d'après les tableaux de Philip, j'aurais pu monter à 270, donc j'étais large wink. J'ai tourné à 152 pulse de moyenne sur le vélo et en course à pied.

    En quelques mots, super expérience avec un super groupe. Je remercie tous les membres du club qui m'ont tous donné des petits bouts d'expérience qui m'ont servis dans ce beau défi. Un grand merci aussi à Daniel et Jean-Claude pour leur aide précieuse pour me permettre de me rassurer avec des graphes thumbs up

    A bientôt pour les entraînements.

    Un grand-malade de plus w00t

  • Bravo à tous pour le super résultat d'ensemble, en particulier cendrine pour ta victoire, et vincent pour ton 1er tu as cartonné! Ca donnerait presque envie de s'inscrire …

  • ..et un peu de lecture. J'ai mis l'article  IM Frenchman 2016    paru vendredi dans la presse française sous notre onglet "presse".

    Vous pouvez le télécharger.

  • Mon récit avec qqs photos de plus: http://triathlon4fun.fr/frenchman-2016/

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