Grand Raid Cristalp – Verbier Grimentz

Forum Récits de courses Grand Raid Cristalp – Verbier Grimentz

  • Pour 2009, j’ai décidé de faire une année un peu plus légère, et d’explorer

    un peu d’autres directions. Peu ou pas de triathlons, et plus de VTT avec

    à la clé une participation au grand parcours du Grand Raid.

    Après une préparation assez débridée, faite entièrement au feeling et

    sans aucun plan d’entraînement, je me retrouve donc au départ de cette

    épreuve, ce samedi 22 août.

    Le temps est couvert, mais il semble qu’il ne pleuvra pas. La température

    est très clémente. Je décide de partir en court, avec sous pull et

    manchettes.

    On est environ 1000 au départ de Verbier, répartis en deux groupes. le

    premier part à 6h30 et le second (dont je fais partie) à 6h45.

    La première section du parcours est une longue montée vers la Croix de

    Coeur. Je pars sur un bon rythme, mais je ne force pas trop. Le parcours

    est long, et il faut en garder sous la pédale. A l’approche du col, on

    rattrape déjà ceux partis plus tôt.

    A la bascule, c’est la folie, tout le monde roule à tombeau ouvert sur un

    chemin de gravier assez lisse mais très glissant. Je me fais dépasser par

    pas mal de monde, je dépasse aussi d’autres froussards. Je me fais une

    belle frayeur dans un virage où je rate un peu mon freinage. On rejoint

    des portions de route, puis de chemin forestier. Quelques petites

    descentes techniques, rien de bien méchant pour l’instant. On est encore

    assez groupés et il arrive que ça bouchonne un peu.

    Descente sur Nendaz: on nous fait passer par les pistes de ski, il n’y a

    qu’une ornière mais beaucoup de place sur les côtés. Le type devant moi

    se traîne, je passe à côté dans l’herbe encore mouillée. Je tape un caillou

    que je n’avais pas vu, et j’ai l’arrière qui chasse fortement, je me retrouve

    perpendiculaire à la pente, mais je continue à descendre, je me vois déjà

    par terre, mais par un miracle j’arrive à reprendre la situation. Grosse

    ovation des spectateurs, j’aurais fait le spectacle…

    On continue. Et j’arrive à Heremence après 3 heures et 55 km de course.

    Je me sens pas trop mal. J’ai fait attention de bien boire et d’essayer de

    m’alimenter. Je commence déjà à en avoir marre des Power Bar. Je finirais

    aux bananes ça passe mieux.

    Une des principales difficultés est devant nous: la montée à l’alpage du

    Mandelon. Principalement sur route goudronnée. La montée passe assez

    bien, j’ai l’impression de dépasser pas mal de monde. Le dernier bout est

    un chemin très technique avec beaucoup de cailloux. On est en file

    indienne et les possibilités de dépassement sont limitées. On descend

    assez souvent du vélo pour pousser.

    La descente sur Evolène est absolument extraordinaire: chemin blanc

    mais assez caillouteux, épingles serrées et beaucoup de poussière. Une

    dernière section technique avec des grosses marches que j’arrive à

    négocier sans descendre. J’arrive à Evolène après 5h21 de course et le

    sourire jusqu’au oreilles. Je m’arrête deux minutes au ravitaillement (c’est

    mon premier arrêt, j’avais pris des fruits et de la boisson à la volée dans

    les autres). Je me descends 3 verres de coca, ça fait du bien. Je rote un

    bon coup et roule ma poule… Passage chez les mécaniciens pour mettre

    un peu d’huile sur la chaîne qui commence à grincer en raison de la

    poussière.

    Evolène marque le début de la partie la plus dure de la course. Il ne reste

    plus que 41 km mais environ 2000m de dénivelé. Je me sens

    encore bien, et je me dis que je vais pouvoir faire un très bon temps: je

    vise 9 heures, mais je suis bien en dessous.

    Toute la première partie de la course s’est faite dans des conditions

    excellentes: temps couvert mais température douce. Les choses changent

    dramatiquement dans la prochaine ascension: Le soleil tape et bien

    qu’une petite brise s’est levée, elle est plus souvent dans le dos que de

    face ce qui donne un sentiment d’étouffement. Question physique ça va

    un peu moins bien. Je commence à faiblir et je n’arrive plus à maintenir le

    rythme. Joli passage dans la forêt avec de belles descentes raides.

    J’arrive à Eison pas mal entamé. Le plus dur reste à faire. Un long chemin

    forestier jusqu’à l’alpage de l’A Vieille, puis le dernier mur du Pas de

    Lona. Bien que ça monte, c’est la descente aux enfers pour moi: plus de

    jus, et le soleil qui tape. Je suis cuit dans tous les sens du termes. Les

    rêves d’une belle performance s’envolent. Je dépasse quant même du

    monde dans un état pire que le mien. Curieusement peu de monde me

    dépasse. Le dernier bout se fait en portage. Une demi heure à galérer

    dans ce maudit pierrier à un pas de sénateur en EMS. Heureusement le

    temps s’est couvert.

    Derrière le Pas de Lona, une belle descente principalement sur sentier

    pédestre, puis un dernier coup de cul pour passer le Basset de Lona. Je

    suis toujours aussi cuit, mais je sais qu’après ça, c’est descente jusqu’à

    l’arrivée. Je m’arrête encore au dernier ravitos (coca-coca-coca-burp), et

    là c’est les portes du paradis qui s’ouvrent. Il ne reste plus que 15km de

    descente jusqu’à l’arrivée. Une première partie qui nous mène au barrage

    de Moiry sur un chemin carrossable très caillouteux avec beaucoup

    d’épingles; puis enfin le final tant redouté et annoncé par les habitués: un

    chemin très raide et très technique, avec de grosses marches. Je préfère

    ne prendre aucun risque, je descends là où c’est trop raide, mais il ne

    s’agit que de portions courtes. Je n’ai jamais eu l’impression d’avoir du

    prendre des risques. Il y a encore un ou deux passages de rivières à

    négocier, puis 2km de descente très rapide sur un chemin très

    caillouteux. Je coupe la ligne en 9h05.

    Je n’aurais pas atteint mon objectif de 9 heures, mais je suis super

    content: je suis arrivé, je ne suis pas tombé, je ne suis pas détruit.

    Je tiens à signaler la superbe organisation de cette course. Tout est

    absolument parfait, que ce soit au niveau des ravitaillements, de

    l’assistance technique, des secours ou du fléchage, il n’y a absolument

    rien à redire. L’inscription n’est pas chère du tout (100 Francs, alors que

    la logistique mise en place est similaire à celle d’un Ironman).

    Je pense la refaire en 2010, avis aux amateurs et trices.

  • Hein quelle est belle cette course! Comme pas mal de course, à pieds ou VTT, qui se passent en montagne. Que de bons souvenirs!

  • Parcours très sympa en effet, mais pas vraiment l’occasion d’admirer le paysage. Ceci dit pour le VTT je préfère de loin le Jura. Très beaux single trails à deux pas de chez nous, et pas un seul promeneur. C’est normal ils sont tous dans les Alpes…

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