Forum › Récits de courses › Grand Raid Cristalp – Verbier Grimentz
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23/08/2009 à 09:46
Pour 2009, j’ai décidé de faire une année un peu plus légère, et d’explorer
un peu d’autres directions. Peu ou pas de triathlons, et plus de VTT avec
à la clé une participation au grand parcours du Grand Raid.
Après une préparation assez débridée, faite entièrement au feeling et
sans aucun plan d’entraînement, je me retrouve donc au départ de cette
épreuve, ce samedi 22 août.
Le temps est couvert, mais il semble qu’il ne pleuvra pas. La température
est très clémente. Je décide de partir en court, avec sous pull et
manchettes.
On est environ 1000 au départ de Verbier, répartis en deux groupes. le
premier part à 6h30 et le second (dont je fais partie) à 6h45.
La première section du parcours est une longue montée vers la Croix de
Coeur. Je pars sur un bon rythme, mais je ne force pas trop. Le parcours
est long, et il faut en garder sous la pédale. A l’approche du col, on
rattrape déjà ceux partis plus tôt.
A la bascule, c’est la folie, tout le monde roule à tombeau ouvert sur un
chemin de gravier assez lisse mais très glissant. Je me fais dépasser par
pas mal de monde, je dépasse aussi d’autres froussards. Je me fais une
belle frayeur dans un virage où je rate un peu mon freinage. On rejoint
des portions de route, puis de chemin forestier. Quelques petites
descentes techniques, rien de bien méchant pour l’instant. On est encore
assez groupés et il arrive que ça bouchonne un peu.
Descente sur Nendaz: on nous fait passer par les pistes de ski, il n’y a
qu’une ornière mais beaucoup de place sur les côtés. Le type devant moi
se traîne, je passe à côté dans l’herbe encore mouillée. Je tape un caillou
que je n’avais pas vu, et j’ai l’arrière qui chasse fortement, je me retrouve
perpendiculaire à la pente, mais je continue à descendre, je me vois déjà
par terre, mais par un miracle j’arrive à reprendre la situation. Grosse
ovation des spectateurs, j’aurais fait le spectacle…
On continue. Et j’arrive à Heremence après 3 heures et 55 km de course.
Je me sens pas trop mal. J’ai fait attention de bien boire et d’essayer de
m’alimenter. Je commence déjà à en avoir marre des Power Bar. Je finirais
aux bananes ça passe mieux.
Une des principales difficultés est devant nous: la montée à l’alpage du
Mandelon. Principalement sur route goudronnée. La montée passe assez
bien, j’ai l’impression de dépasser pas mal de monde. Le dernier bout est
un chemin très technique avec beaucoup de cailloux. On est en file
indienne et les possibilités de dépassement sont limitées. On descend
assez souvent du vélo pour pousser.
La descente sur Evolène est absolument extraordinaire: chemin blanc
mais assez caillouteux, épingles serrées et beaucoup de poussière. Une
dernière section technique avec des grosses marches que j’arrive à
négocier sans descendre. J’arrive à Evolène après 5h21 de course et le
sourire jusqu’au oreilles. Je m’arrête deux minutes au ravitaillement (c’est
mon premier arrêt, j’avais pris des fruits et de la boisson à la volée dans
les autres). Je me descends 3 verres de coca, ça fait du bien. Je rote un
bon coup et roule ma poule… Passage chez les mécaniciens pour mettre
un peu d’huile sur la chaîne qui commence à grincer en raison de la
poussière.
Evolène marque le début de la partie la plus dure de la course. Il ne reste
plus que 41 km mais environ 2000m de dénivelé. Je me sens
encore bien, et je me dis que je vais pouvoir faire un très bon temps: je
vise 9 heures, mais je suis bien en dessous.
Toute la première partie de la course s’est faite dans des conditions
excellentes: temps couvert mais température douce. Les choses changent
dramatiquement dans la prochaine ascension: Le soleil tape et bien
qu’une petite brise s’est levée, elle est plus souvent dans le dos que de
face ce qui donne un sentiment d’étouffement. Question physique ça va
un peu moins bien. Je commence à faiblir et je n’arrive plus à maintenir le
rythme. Joli passage dans la forêt avec de belles descentes raides.
J’arrive à Eison pas mal entamé. Le plus dur reste à faire. Un long chemin
forestier jusqu’à l’alpage de l’A Vieille, puis le dernier mur du Pas de
Lona. Bien que ça monte, c’est la descente aux enfers pour moi: plus de
jus, et le soleil qui tape. Je suis cuit dans tous les sens du termes. Les
rêves d’une belle performance s’envolent. Je dépasse quant même du
monde dans un état pire que le mien. Curieusement peu de monde me
dépasse. Le dernier bout se fait en portage. Une demi heure à galérer
dans ce maudit pierrier à un pas de sénateur en EMS. Heureusement le
temps s’est couvert.
Derrière le Pas de Lona, une belle descente principalement sur sentier
pédestre, puis un dernier coup de cul pour passer le Basset de Lona. Je
suis toujours aussi cuit, mais je sais qu’après ça, c’est descente jusqu’à
l’arrivée. Je m’arrête encore au dernier ravitos (coca-coca-coca-burp), et
là c’est les portes du paradis qui s’ouvrent. Il ne reste plus que 15km de
descente jusqu’à l’arrivée. Une première partie qui nous mène au barrage
de Moiry sur un chemin carrossable très caillouteux avec beaucoup
d’épingles; puis enfin le final tant redouté et annoncé par les habitués: un
chemin très raide et très technique, avec de grosses marches. Je préfère
ne prendre aucun risque, je descends là où c’est trop raide, mais il ne
s’agit que de portions courtes. Je n’ai jamais eu l’impression d’avoir du
prendre des risques. Il y a encore un ou deux passages de rivières à
négocier, puis 2km de descente très rapide sur un chemin très
caillouteux. Je coupe la ligne en 9h05.
Je n’aurais pas atteint mon objectif de 9 heures, mais je suis super
content: je suis arrivé, je ne suis pas tombé, je ne suis pas détruit.
Je tiens à signaler la superbe organisation de cette course. Tout est
absolument parfait, que ce soit au niveau des ravitaillements, de
l’assistance technique, des secours ou du fléchage, il n’y a absolument
rien à redire. L’inscription n’est pas chère du tout (100 Francs, alors que
la logistique mise en place est similaire à celle d’un Ironman).
Je pense la refaire en 2010, avis aux amateurs et trices.
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25/08/2009 à 16:07
Hein quelle est belle cette course! Comme pas mal de course, à pieds ou VTT, qui se passent en montagne. Que de bons souvenirs!
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27/08/2009 à 21:44
Parcours très sympa en effet, mais pas vraiment l’occasion d’admirer le paysage. Ceci dit pour le VTT je préfère de loin le Jura. Très beaux single trails à deux pas de chez nous, et pas un seul promeneur. C’est normal ils sont tous dans les Alpes…
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