IM Zuerich 2011

Forum Récits de courses IM Zuerich 2011

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    Profitons encore tant que c'est chaud… Je commence et Philippe fera son récit.

     

    Vendredi 8 :

    Suivant les conseils de Philip M., Philippe Th. vient me chercher à la maison pour partir sur Zuerich le vendredi afin de suivre le briefing et assister à la Welcome party. Arrivons vers 2h à Zh, posons les affaires dans l'appart d'une copine qui est en vacances, bien placé mais pas très calme.

    On descend sur la zone de compète et tout est déjà prêt, stands, couloirs, bouée. Un stop à la boutique et nous voilà plein de produits dérivés avec un logo IM dessus. Ensuite on fait le tour du campus y compris l'expo avec des stands par centaines. Je croise qques têtes connus (Bernd de Eitzinger, Gérald et Stéphane de Nyon) et on s'arrête sur l'ile à l'endroit où on termine la sortie à l'australienne. Il y a là une Pro (Regula qquchose) qui répond aux questions avec qui on discute un moment. On traine encore un moment et on rentre à l'appart se reposer avant de rejoindre le banquet de bienvenue.

    C'est Disneyland ! L'organisation à l'américaine, ça fait vraiment une différence. On fait la connaissance de français à table et d'une américaine (enfin un zurichoise vivant à NY depuis 30 ans) qui fait son 4 triathlon : 1 mini en 2008, 1 OD en 2009, 1 Semi en 2010 et un IM cette année. Belle progression blink. On ne l'a pas revu à la fin de la course.

     

    Samedi 9 :

    Programme = reconnaissance.

    Après des courses pour remplir le frigo, on part faire le Heartbreak hill pour voir de quoi il s'agit. Pas bien méchant. Ne mérite pas son nom. On verra demain après 175 kils.

    On amène les vélos à l'atelier Scott, j'ai des soucis avec les changements de vitesse. Le gars jette un coup d'oeil rapide, fait 3 réglages et me rend mon vélo (résultats des courses, c'est comme s'il n'avait rien fait). Philippe qui n'avait pas de soucis particuliers, se retrouve avec un gars (romand) qui lui refait son vélo de fond en comble…

    Puis on part faire la reconnaissance du reste du parcours mais en voiture ce coup. Mais je ne dévoile pas le parcours sinon j'ai plus rien à raconter après.

    On accueille le papa de Philippe venu voir la course, on pose les vélos dans la zone de change et on fini la journée assez tôt pour pouvoir se reposer à fond. 9h au lit. Sauf que…

    Pas moyen de dormir, le corps pressent ce qui va lui arriver et manifeste son inquiétude. Après avoir tourné en rond dans le lit pendant 5h, m'être levé 18 fois pour boire ou faire pipi, le sommeil s'installe vers 2h. J'ai eu de la chance, je crois que c'était encore plus tard pour Philippe.

    Réveil prévu 4h45.

     

    Dimanche 10 :

    Bon le tourisme est fini. Mais fallait en parler, ça fait parti du charme de l'IM !

    Lever vers 5h, Bircher avec les yeux pas en face des trous et tout vaseux. On parque la voiture à la gare de Wolishoffen vers 5h30 et marchons jusqu'à la zone de change. Nous avions couvert les vélos pour la nuit avec raison car il a plu.

    Petit rituel d'usage et nous voilà sur la zone de départ.

    Boudiou, ça fait du monde 2400 personnes.

    Suivant les conseils bien avisés, nous nous plaçons sur la gauche à l'extrême gauche. Stéphane me dit qu'il a fait Nice avec les départs par lots mais que là, c'est la Boucherie sad.

    Départ des pros et 1mn… 5, 4, 3, 2, 1 on s'élance depuis la plage.

    Merci les entrainements dans le lac, nous en avons eu bien besoin : on se nage dessus pendant 500m.

    Après, ça se détend mais je resterai dans un groupe jusqu'à la fin, sortie à l'australienne comprise. Douleurs à mon épaule foutue mais supportable. Pas de casse, pas de coups sur les goggles, pour l'instant cela s'annonce de bonne augure.

    Retour à la zone de transition, besoin de faire pipi alors vais sur les cabines et croise Philippe sur le chemin, poignée de main et encouragements.

    Prend mon temps pour me changer et mettre les affaires de càp dans une caisse étanche prévue à cet effet. Bien vu comme on verra plus tard. Départ sur la route.

    Je croise ma famille à l'embouchure de la Limmat. Les 30 premiers kils se font sans histoire, j'y vais mollo car je me dis que j'en aurai besoin. Les Race Marshalls sont à l'affût et nombreux. Et revendicatifs : pas mal de participants arrêtés sur le bord de la route avec la moto.

    30 kils sur le guidon de tri ça use la nuque, on est contents d'arriver à la pente à Feldbach.

    Petite grimpette après avoir changer la gourde à la Natascha Badmann Station, pas bien méchant pour l'instant on dépasse Bubikon puis Gruningen et ça redescend jusqu'à Uetikon. Première victime à Gruningen : l'ambulance nous avait dépassé à Feldbach; à Gruningen, le gars est étendu à côté de l'ambulance, le visage en sang, le masque à O2, la minerve, brrr ça refroidit.

    Arrivé à Uetikon, départ pour the Beast. Mérite bien son nom celui là. Long et sec, une saloperie de montée pendant laquelle je fais causette avec une zurichoise.

    On arrive à Egg puis remontée sur Forch avant le premier tour en montagnes russes, la descente sur Kusnacht, si raide qu'on n'arrive même pas à se repose, J'y croyais pas, j'ai atteint les 70 km/h

    Retour sur la route du lac pour revenir sur Zuerich pour env. 20 kils. On traverse Zuerich, passe devant la Landiwiese et la zone de change et on continue vers Heartbreak hill. Juste avant la montée, je croise Philippe qui n'a (encore) que 10 mn d'avance. Grimpée sur le Heartbreak, les spectateurs sur la route, une ambiance de folie, depuis que j'en entendais parler de celui-là !!

    Courte redescente, on roule 3 kils et passage devant la sortie de la zone. Pile-poil 90 kils : 3h15. Pour les 6h30 prévus, ça va être difficile.

    Je vous abrège le second tour assez similaire, à part 3 choses :

    – certaines des fusées qui me dépassaient lors du premier tour commencent à flancher et je les dépasse à mon tour (assez rare pour être noté)

    – les cloches qui sonnent quand on passe des villages ne sont plus portées par des spectateurs mais par des moutons (l'élite est passée, nous on intéresse plus grand monde mais on est quand même encore qques centaines)

    – le temps se couvre méchamment

    Au retour depuis Kusnacht, on se prend un vent de face de 40 km/h qui finit de vider les dernières ressources. Sur ce, à l'entrée de Zuerich, la pluie s'y met et autant dire qu'il n'y a plus grand monde (mais il en reste) sur le Heartbreak hill.

    Je pose le vélo, trempé en 6h53. Pas fameux.

    Me change et départ pour le marathon.

    Bizarrement, les premiers 20 kils sont ok, mollo mais ok. Surtout que la pluie a vite cessé pour laisser place à un soleil radieux et éblouissant. Je reçois les encouragements de ma famille à chaque passage. Je continue à prendre gels, fruits, soupe, coca, RedBull, etc… Et tout ce mélange commence à me porter sur l'estomac.

    Vers 22 kils, c'est le mur, je commence à marcher et vais marcher sur une bonne partie du 3éme tour. En passant entre Crazy Station et Water station, les odeurs des cuisines (vietnamiens, merguez, saucisses) me donnent la nausée.

    Vers le début du 4ème tour je croise Philip et la femme de Philippe Th., Nadine, et profite pour leur demander des sparadraps car j'ai les tétons qui saignent. Philip m'accompagne pour le dernier tour et ne me quittera plus jusqu'à l'arrivée. Il m'a encouragé en trottinant à côté de moi et en tchatchant. Sans ses encouragements, j'aurais probablement terminé mais certainement pas en courant (trottinant) le dernier tour. Merci Phil, vraiment Merci.

     

    Il m'abandonne 200 m avant la fin et me voilà dans le couloir mythique de l'arrivée, une foule pas possible, hurlant, applaudissant, Philippe et Nadine, Philip, ma famille, les caméras, l'horloge: pendant qques secondes, j'ai un sursaut émotionnel puis me voilà derrière la ligne d'arrivée.

    Une jolie fille m'accueille et m'embrasse (mazette : c'est pas le même accueil que dans un OD roll eyes) puis me prend la puce et me donne la médaille.

    Récupération du T-shirt (p****n, il a coûté cher celui-là), du sac des affaires propres et à la douche.

    Le temps de me désaltérer (est-ce possible ?), avaler un truc, discuter avec Philippe, je vais cherche le vélo et les affaires et nous voilà en route, à pied !!!, pour rejoindre la voiture et l'appart. 3/4 d'h de marche après l'IM ça vaut mieux que toutes les récup. Sur le chemin, encore bcp de participants qui courent encore le marathon, je les plains.

    Arrivée à l'appart, un plat de pâtes et au lit. Contrairement aux attentes, j'ai très bien dormi.

    Ce matin j'avais les jambes lourdes mais pas trop douloureuses. Bonne récup pour l'instant.

     

    Bilan : temps médiocre et env. 1h au dessus de mes attentes. J'étais largement sous-entraîné et je l'ai payé cash, mais alors très cash…

    Incroyable expérience, et pas seulement la course. Un vrai plaisir en définitive. Pas de doutes si c'est à refaire, je referai (malgré tout ce que j'ai pu dire pdt le marathon) et d'ailleurs pas plus tard qu'en 2012 à Frankfurt. Mais avec un plan d'entrainement mieux conçu et respecté.

  • Bravo Henri pour ton premier IM ! thumbs up

    Ca donne envie de s'y mettre… sans doute en 2013 ?

    Bonne récup,

     

    Benoit

  • Quelques commentaires sur notre escapade de 3 jours à Zurich avec Henri…

    Vendredi 8, le premier frisson fut la découverte de cette fameuse ligne d'arrivée que nous allions devoir mériter dimanche. Tout d'un coup, tout ça devenait beaucoup plus concret et faisait monter la pression! Ensuite, réception du fameux dossard pour le jour J et d'un sac à dos avec le fameux logo Ironman. Je n'étais pas sûr de déjà pouvoir le mériter!

    Pour continuer à faire monter la pression, tous les gens rencontrés le soir à la welcome party nous parlaient d'une moyenne de 15h d'entraînement par semaine… Avec ma petite dizaine d'heures, je commençai à avoir des doutes. Est-ce que ça allait le faire dimanche???

    Samedi 9, reconnaissance à vélo de la fameuse montée "HearthBreak Hill" parmi les coureurs qui faisaient la distance olympique. Pas si longue et terrible que ça quand on la fait tranquille. Reconnaissance ensuite en voiture du reste du parcours avec son long plat, ses montées et ses descentes. Jolie ballade dans la région zurichoise… Checkin du vélo avant d'aller se faire un dernier plat de pâtes avec Henri et essayer de faire dodo. Pas évident!

    Le fameux Dimanche 10 juillet :

    Sur la plage avec 2000 personnes en combi noire et bonnet jaune, une sono qui met l'ambiance, l'émotion était bien palpable. D'un coup, la musique s'arrête, plus un bruit et l'annonce de l'hymne national suisse, qui démarre et ajoute une nouvelle dimension de cérémonie à ce départ et crée une ambiance assez  prenante. Avec le lac devant soi, le soleil dans les yeux et le coeur qui fait boum boum de manière assez rapide dans la machine qui va nous servir toute la journée.

    Départ en fait pour une longue journée de sport, si on enlève tout le mythe et le nom de la manifestation…

    Très vite dans le vif du sujet avec tout ce monde qui nage autour de soi. Pas pris trop de coups, mais le peloton qui nageait sur la gauche où je suis parti a largement dévié sur la gauche suivant la lumière du soleil au lieu de la bouée invisible au loin. Difficile de bien corriger, car beaucoup de monde te heurte si tu es pas dans la même direction qu'eux. J'ai corrigé la trajectoire dans le deuxième tour, avec plus de place autour de moi. Pas trop entamé par la natation faite à un rythme régulier.

    Changement en prenant vraiment mon temps et déjà sur le vélo pour un premier tout en 3h04 qui est passé très vite et tout allait bien. Je confirme l'ambiance du "heartbreak hill". Grand moment. Je me suis toutefois dit que je devais lever le pied pour le 2ème si je voulais garder des forces pour le marathon. Deuxième tour avec plus de vent, plus dur, plus long et 6h29 au total, mais sans être complètement cuit.

    A peine les lacets attachés, un bel orage avec beaucoup de vent et de pluie pour commencer le marathon! Conditions assez particulières, mais assez bien dans le contexte de l'événement. Premier tour super en 1 heure. Tout va bien, mais ça se gâte vite dès le ¨2ème tous avec les temps des tranches kilométriques qui augmentent régulièrement pour se stabiliser dès le 3ème tour. Je reste positif et m'applique à courir tout le temps avec de la marche à chaque ravitaillement. Le coca a également fait des miracles comme carburant liquide et digestif. Les jambes deviennent alors plus dures et se contractent. Au 33ème km, je sens que je vais devoir marcher car ça devient trop dur et c'est à ce moment que Philip se pointe à côté de moi. Quand je lui dis que c'est dur et que je suis en train de coincer, il me demande si je croyais que j'allais le finir sans que ça le soit vraiment. Il se met à trottiner avec moi et m'occupe la tête en me disant que c'est dur pour tous ceux qui sont autour… Il revient ensuite sur du positif et m'aide à tenir jusqu'au prochain ravito (Merci+++). A 6 kils de l'arrivée, il sait qu'il peut me laisser en me disant de na pas griller ma dernière cartouche trop vite. J'ai compris au 39km, ce qu'il a voulu dire, car j'ai retrouvé une énergie étonnante et une bonne foulée pour finir sur un nuage ces derniers kils magiques avec Nadine et mon papa comme supporter. Puis la ligne d'arrivée avec mon fiston à mes côtés, c'était une TRES grande émotion et satisfaction. 

    Finalement une certaine fierté de pouvoir enfiler ce fameux tee-shirt de FIHISHER!!!

    1h21 natation – 6h29 vélo – 4h48 cap = 12h52 et une journée fantastique.

    Merci à Henri pour avoir partagé ces moments, à Philip pour son enthousiasme pour ce sport et son soutien le jour J, à PA pour les intervalles en piscine, à tous ceux qui m'ont donné leurs conseils avisés, aux supporters de tous bords pour leurs encouragements, et surtout à ma famille pour sa compréhension, sa présence et son soutien qui m'ont permis d'atteindre cette ligne d'arrivée mythique. 

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