Saintelyon 2013

Forum Récits de courses Saintelyon 2013

  • J'ouvre la bal des récits: Ce dimanche nous avons participé à la 60ème Saintélyon, trail de 75km entre Saint-Etienne et Lyon.

    Nous l'avons déjà fait avec Marie il y a deux ans, avec des conditions assez idéales sur 68km avec juste un peu de boue et des températures positives. Cette année Benoit s'est joint à nous pour cette édition anniversaire. En fait Benoit était le seul vraiment entrainé pour cette course. Moi de mon côté, j'ai surtout fait du repos vu tous mes problèmes de tendon d'Achille, de contracture à la cuisse, … Jeudi il y a dix jours je n'avais même pas pu faire 5km sans interrompre l'entraînement, mal à la cuisse oblige. Je partais donc avec de gros doutes sur mes capacités, mais enfin, inutile de renoncer sans avoir essayé !!

    Départ de Lausanne vendredi vers 15h. On fait un saut à Lyon pour prendre les dossards. J'achète des bandes de tape, ça pourra peut-être aider sur ma cuisse !  Souper copieux et un peu arrosé chez les parents de Marie qui nous ont sympathiquement hébergés ce week-end. Un grand merci à eux. Samedi matin tour de la petite ville de Vienne au bord du Rhône au sud de Lyon, un ou deux films l'après-midi pour ne pas trop se fatiguer, un gros plat de pâtes et départ à 21h30 pour Saint-Etienne. On attend le départ à minuit à la lampe frontale par une température de -5. On nous annonce beaucoup de verglas sur la 1ère partie du parcours (42km). on on verra bien, j'ai mes mini-crampons au cas où !

    Départ en masse, assez devant pour faire plaisir à Marie. 7km à plat sur le goudron en échauffement pour sortir de la ville, puis on grimpe. Au 10ème km on aborde les chemins de forêt, c'est pas "gelé" c'est vive glace ! J'enfile mes crampons et nous progressons tant bien que mal sur ce terrain astreignant. Très vite je perds mon crampon droit et tout devient plus sportif ! 1er ravito après 17km, c'est la gabegie ! presque impossible de s'approcher des tables. Pour moi pas trop embêtant, je suis un chameau et j'ai des réserves dans mon sac à dos, mais pour Benoit et Marie c'est énervant. On repart pour 13 km suplémentaires. Ils ont rajouté 7km cette année sur le parcours, mais c'est pas tout, le parcours est fortement revu et nettement plus "alpin" avec de fortes montées et des descentes assez "amusantes" entre glace, boue, cailloux verglacés. Comme vous le savez tous, je suis un "spécialiste" du verglas. Sur l'ensemble du parcours j'aurai fait une bonne dizaine de chutes, sans trop de gravité heureusement. 2ème ravito, de nouveau c'est la foule compacte, On repart et là surpise, Marie se décourage et nous annonce qu'elle abandonne !! On finira donc à deux !

    A Sainte-Catherine nous arrivons au 3ème ravito, pour le 42ème km de course. Il y a deux ans, cela était aussi la fin des chemins scabreux et des montées/descentes. Mais voilà, parcours revu et corrigé. On n'arrête pas de faire le yoyo. Comme nous avons perdu de l'altitude, la glace devient de la boue, parfois bien au dessus des souliers. Mais quoi qu'il arrive "on finira". Benoit me distance en descente et nous marchons en montée. Ma cuisse tient bien et cela m'étonne, mais je ne m'en plains pas !

    Ravito au 56ème km, on prend le temps de s'assoir sur un banc et de bien ravitailler. Objectif passer sous les 12h. Les 20 derniers km passeront finalement très bien, malgé les surprises du nouveau parcours: on continue à enchainer les collines qu'il faut grimper et redescendre juste derrière.  Nous arrivons enfin à "l'aqueduc". Nous avions découvert cette montée avec Marie il y a deux ans. Au 70ème km, une montée de 800m à 18% ! Ca fait mal ! mais on était prévenu ! La surprise suivante: au sommet de la bosse, une descente raide sur le goudron, et pour finir 200 marches d'escalier à descendre pour atteindre le Rhône !! Là ça tue !!

    Au final 11h45 pour cette balade au clair de lune. Même temps qu à Roth !

  • Respect et bravo à tout le monde! Sacrée course…

  • A peine remis de l’Ironman, et encore époustouflé par la perf de Marie sur l’UT4M, je me laisse convaincre, lors d’un entraînement début septembre, de m’inscrire à la Saintélyon. Le trail m’attire de plus en plus et la course de nuit (testée en accompagnant Marie à l’UT4M) ajoute un côté magique, alors pourquoi pas ? Je ne me rendais pas compte de ce qui m’attendait…

    Après une pause en septembre et l’humanitrail des Diablerets, je focalise mes entrainements sur la course à pied. Suite à des sorties vallonnées de 25 km (1/3 de la Saintélyon en distance et dénivelé), j’ai commencé à douter de ma capacité à aller au bout, il faudra bien gérer les efforts.

    Nous avions la chance d’aborder ce week-end de course dans les meilleures conditions, avec l’hospitalité des parents de Marie (accueil convivial, bons petits plats et bonnes bouteilles :-)) et une logistique sur mesure.
    Le stress et l’euphorie montent progressivement jusqu’à la mise en place sur la ligne de départ. Le ballet de ces milliers de frontales est magnifique. Coup de pistolet et me voici plongé dans la réalité : il faut courir par -5° et avec la fatigue liée à cet horaire inhabituel.
    La course va être longue et nous essayons de ne pas partir trop vite (il a parfois fallu rappeler PA à l’ordre !!!).

    Dès que nous gagnons en altitude, nous trouvons la neige et la glace. Marie m’a convaincu de ne pas emmener de crampons (trop de perte de temps à enfiler puis enlever à chaque changement de terrain). La suite de la course me confirmera qu’elle a eu raison : malgré de très nombreuses glissades et les commentaires amusés ou admiratifs des coureurs suivants, je ne chuterai qu’une fois.
    Au détour des chemins nous apercevons la file ininterrompue des frontales loin devant et loin derrière : superbe !!!
    Le relief et l’état du terrain nous oblige souvent à marcher, mais la progression est régulière. Pour franchir un fil barbele le long du chemin, Marie nous gratifie d’un saut digne d’une gazelle, avec elegance et legerete ;-).
    Seul bémol sur cette course, les ravitaillements sont pris d’assaut et c’est la bousculade générale pour obtenir un peu de soupe ou une pâte de fruit :-( .

    Vers les km 20 à 25, je connais une période de doute : les jambes commencent à souffrir et le vent renforce la sensation de froid. Alors que je commence à oublier ce doute, c’est la surprise : Marie m’annonce qu’elle en a marre et qu’elle va arrêter ! Après de timides tentatives de la convaincre de continuer, je comprends qu’il ne sert à rien d’insister. Nous continuons à 3 jusqu’au 40ème kilomètre puis partons à 2 avec PA pour attaquer la deuxième moitié du parcours, fortement remaniée (et durcie !) pour le soixantième anniversaire de la course.
    PA est marqué par quelques chutes et je me demande comment il fait pour continuer à courir, mais vous connaissez notre valaisan…
    Le jour se lève progressivement avec le Mont-Blanc et les Alpes en arrière plan. Nous pouvons éteindre les frontales et une nouvelle course commence, avec une majorité de descentes mais aussi des montées « casse-pattes ». Nous croisons plusieurs fois Marie qui vient nous encourager et nous assister aux ravitaillements.
    L’approche vers Lyon semble interminable, mais je ne faiblis pas et continue à pourvoir courir à un rythme régulier, sans trop savoir comment… La redoutée et redoutable dernière montée le long des aqueducs est terrible : environ 1 km avec un pourcentage allant jusque 18%. Les descentes et la série de 200 marches qui suivent finiront de nous achever les quadriceps.

    2 derniers kilomètres le long de la Saône et nous retrouvons Marie pour rejoindre la ligne d’arrivée. La course était tellement longue et dure que j’ai un eu de la peine à contenir mes émotions. Le passage de la ligne est un super moment !!! Nous l’avons fait et Marie a le sourire. Ah oui, le temps est de 11h45, mais c’est anecdotique… J’ai trouvé l’effort physique et mental comparable à l’iron mais plus cassant sur le plan musculaire et articulaire.
    Après un bon ravito d’arrivée, nous nous installons au sol et il faut lutter contre l’arrivée des crampes. Après la traditionnelle interview par Marie, nous rentrons chez les parents de Marie pour un repas reconstituant et une petite sieste avant de reprendre la route vers la Suisse. A ma grande surprise, je tiens bien le coup malgré la course et la nuit blanche.
    Le lendemain, les choses se corsent : le lever et la descente des escaliers ont été très très pénibles : tout est douloureux, les cuisses, chevilles, genou, dos… Une bonne séance d’osthéo mercredi et il ne reste presque plus de séquelles.

    Super expérience, très sympa parce que vécue en groupe (merci à mes camarades de jeu), mais plus dure qu’imaginée. Encore des souvenirs et des images plein la tête !!!

  • Merci pour vos deux récits, beaucoup de plaisir à lire ces souvenirs de courses à épiques. En tout cas pour moi, cela fonctionne parfaitement et je suis directement plongé dans l'ambiance de ces courses de nuit, il faut le dire, vraiment magiques.

    A plus, bonne récup'

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