Forum › Récits de courses › Trail de l’Absinthe
-
20/06/2016 à 19:48
Samedi passé j’ai pris le départ au Trail de l’Absinthe. Au programme: un tour de 75km dans le Val de Travers avec deux montées principales (Creux du Van depuis Noiraigue et somment du Chasseron depuis Môtiers) pour un total de 2952 D+.
Départ à 7h15 avec les élites ainsi que les concurrents qui se lancent pour la distance marathon. Peu avant le depart, il s’est mis à pleuviner. Je decide de mettre ma veste afin de ne pas avoir le t-shirt mouillé dès le début. Choix que je regrette peu après puisque je commence à avoir trop chaud trop vite. Au lieu de m’arrêter, je decide de garder la veste jusqu’au premier ravito (km 9) et de baisser le rythme. Je me retrouve finalement dans un groupe qui progresse à 5min15/km, allure qui me convient parfaitement. A Noiraigue, j’enlève ma veste et j’attaque la première difficulté du jour: la montée au Creux du Van.
Comme prévu, je fais toute la montée en rythme de marche forcée afin de ne pas me griller dès le depart (erreur que j’ai commise trop souvent auparavant). Je constate que j’avance aussi vite (voir mieux) que la pluspart des marathoniens qui m’accompagnent. C’est motivant, et je réussi à grimper jusqu’au Creux du Van sans me mettre dans le rouge. Vient ensuite une longue et agréable descente de 10km jusqu’à Môtiers où le parcours des 75km se sépare des autres. Un petit verre de Coca coupé avec de l’eau et un morceau de banane au ravito et hop, j’attaque la montée au Chasseron.
Assez vite je dépasse deux concurrents et ensuite, c’est le début de la solitude. Plus personne devant, personne derrière et aucun supporter (normal, ça fait 3h30 qu’il pleut…). J’arrive à bient progresser malgré les terrains qui commencent à devenir de plus en plus gras. Dans l’heure qui suit je dépasse une 10aine de concurrents et j’arrive tranquillement au sommet du Chasseron (km 40) après 5h10 d’effort environ.
La descente qui suit est hyper glissante. Je me retrouve deux fois avec les fesses dans la boue et je vois beaucoup de traces qui témoignent de chutes précédentes. Au pied de la descente, je me rends compte que j’ai mis environ 30min pour les deux dernier 2km. Cela me déstabilise un peu et je ne progresse plus très bien (env. 8 à 9 min /km dans des terrains pas trop compliqués). Pourtant, personne ne me dépasse. La descente du Chasseron doit avoir tué le rythme de pas mal de concurrents. J’en ai la prevue au ravitaillement suivant, ou j’apperçois 3-4 concurrents avec des jolies traces de boues sur le maillot. Nous échangeons quelques mots et je constate que beaucoup ont le moral très bas. Sans me laisser influencer par la flemme des autres, je poursuis mon chemin. Assez vite, je reprends de nouveau du monde dans des terrains hyper-boueux. Je sens que physiquement et psychiquement je suis plus fort que les autres concurrents et cela me booste le moral. Je progresse difficilement dans ces terrains très très gras jusqu’au ravitaillement au Chapeau Napoléon.
Il me reste environ 15km à faire, je me sens très bien et j’avale les prochains 10km dans un bon rythme (presque exclusivement en courant). Vient encore une descente difficile jusqu’à Couvet et voilà l’arrivée qui se rapproche. Je commence à realiser l’effort que je viens de fournir et je dois courir avec un énorme sourir puisque j’entends une femme au bord de la route dire à sa fille: “oh regarde comme il est fier d’arriver”.
Au final, une belle 54ème place et 10h13min de temps de course pour ma première sur une telle distance et dans de telles conditions. J’en suis plus que satisfait, d’autant plus que j’ai réussi mon pari à franchir la ligne d’arrivée en étant dans un bon état ce qui était mon objectif principal.
Une sacrée aventure donc, reste à choisir la prochaine maintenant
-
20/06/2016 à 20:43
Bravo Philippe ! J'espère que tu as pris beaucoup de plaisir.
Bonne recup
-
21/06/2016 à 10:51
Bravo à toi, et bienvenue dans le monde de l ultra si c est la première fois que tu fais une telle distance, et super temps en plus
-
21/06/2016 à 12:12
bravo Philippe.
-
21/06/2016 à 20:22
Bravo, Philippe!
Je l'avais fait il y a 17 ou 18 ans; à l'époque où ça s'appelait encore le défi du Val de Travers. Une très belle course. Chapeau pour le mental dans ces conditions difficiles.
Mais quel beau parcours! Notamment la montée sur le Creux-du-Van et la descente dans les Gorges de la Poëta-Raisse. Heureusement c'est au début qund on a encore la tête à admirer le paysage. Après c'est en général à la ramasse et juste envie d'en finir…
-
22/06/2016 à 17:42
Merci beaucoup pour vos messages
Effectivement, la bonne humeur était au rdv pendant presque toute l'épreuve. C'est certainement une des raisons pourquoi j'ai bien fini et que je n'avais pas l'impression de m'avoir mis dans le rouge (mine de rien, on a quand même l'impression de moins souffrir quand on arrive à chanter et à se motiver pendant l'effort)
Tu résume assez bien la course Gilbert. Je dirai que jusqu'au Chasseron le parcours est magnifique. Après, les single font de plus en plus place à de la route ou des chemins improvisés dans des champs. Du coup, ça enlève un peu de charme à cette course typée trail, mais qui dans l'ensemble, reste très très belle.
- Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.