Trophée des Gastlosen

Voici le résumé de cette course de ski alpinisme effectuée en compagnie de mon compagnon de cordée Alain Rossier. Le départ étant fixé à 08h15 à Abländschen (près du Jaun) le sommeil fût des plus brefs puisque nous avions prévus de partir à 05h00 de la maison. Arrivé sur le site de la course beaucoup de monde déjà prêt et un temps qui s’annonçait comme magnifique puisque les conditions neigeuses étaient excellentes et que le parcours originel était prévu pour tout le monde.

Nous avions choisi le parcours B avec 1’385m de dénivelés positif et 1’670m de dénivelés négatif pour un total de 13.8km (33 km effort), en ce début de saison cela paraissait déjà suffisant.

Pour nous rendre sur le départ de la course situé un peu en contre haut du village du Jaun le transport du « bétail » en bus était organisé par la course, nous rigolons encore du transport de sardines en boîtes  avec les bonne odeurs matinales, les relents, les cassoulets, etc.  Sur place tout le monde était aligné prêt au départ, puis vint le moment de la délivrance et le mass start, la neige était tombée en abondance les jours suivants donc les traces se faisaient petites et profondes pour tout le monde, et effectivement ce fût le bouchon sur une bonne partie du début de parcours mais l’ambiance et la motivation était là. La première montée consistait à rejoindre notre premier point de contrôle à Paravalanches 530 mètres plus haut dans le brouillard et un froid malgré tout assez fort, la course c’était déjà un peu décantée au niveau des participants ce qui permettait une allure un peu plus constante sans trop de modification de rythme.

Donc premier changement de peau au milieu de tout les autres concurrents, faut pas avoir des skis tout neuf, et une descente dans 40cm de neige fraîche à la Didier Cuche (ça tourne tout seul) très rapide effectuée en même pas 5 minutes pour remettre les peaux en un temps record dans 50 cm de neige fraîche avec de la neige jusqu’au genoux pour moi (exercice d’équilibre très bon).  La deuxième grimpette consistait à relier le sommet de Wandflue à 2100m avec encore plus de 500 mètres à avaler, le rythme était bon, le cardio pas trop mal et les gambettes suivaient bon train. Comme dans la plupart des course de ski par équipe, ce ne fût pas mon tour cette fois, Alain rencontra des problèmes de peaux qui ne collaient plus du tout sous un ski et je vous jure quand ça arrive on a beau essayer de faire ce qu’on veut quand ça colle plus ça colle plus. La peau tenait avec les attaches au ski donc on s’embarque pour cette montée et tant mieux si ça passe, bon rythme d’ascension avec un brouillard à couper le couteau (dommage car le paysage est grandiose il paraît) et des encouragements de spectateurs que l’on distingue au dernier moment ! Enfin le dernier béquet assez raide et des transitions en zigzag à ce moment les meilleurs internationaux  nous rattrapent et il faut laisser passer vu la vitesse à laquelle il monte, impressionnant. Malgré cela j’attends Alain qui arrive tant bien que mal au sommet vu les problèmes techniques qu’il rencontre, le soleil perce tout juste au sommet ou nous retirons nos peaux pour attaquer la grosse descente.

Il faut rejoindre le point de contrôle suivant 710 mètres plus bas en attaquant dans la première partie un couloir très raide et étroit ou la neige file comme dans un ruisseau, ce fût chaud, chaud et les cuisses chauffent forts, malgré cela et avec des cuisses à la limite de la crampe nous nous faisons extrêmement plaisir dans une neige de rêve avec très peu de traces pour rejoindre le point de contrôle suivant avec une belle femme blonde en ski qui nous sert des chocolats et des fruits secs, que du bonheur.

Maintenant il faut rechausser les peaux et attaquer la dernière montée de 360 mètres pour arriver au chalet du soldat. Sensations excellentes et bonne glisse ça va le faire pour la dernière montée, mon copain et un plus peu fatigué avec les problèmes techniques rencontrés (beaucoup d’énergie perdue et je sais de quoi je parle…) on arrive groupé au chalet du soldat avec un publique digne de la montée du Sonnaz à Morat-Fribourg ça fait couloir serré de personnes qui t’encourage, un coup d’adrénaline et on rallie le dernier point de contrôle avec un dernier dépeautage et gaze pour la dernière descente sur le Jaun. Magnifique descente dans de la neige de rêve, longue descente et arrivée au dernier check point ou il faut enlever les skis et courir les derniers mètres jusqu’à l’arrivée histoire de décrasser le tout, passage sur la ligne d’arrivée en 3h23 minutes et content du parcours effectué dans un cadre grandiose et une organisation sans reproche. Très belle course en duo que je recommande d’ailleurs au prochain classement UCHI 2011 ?

A bientôt

Joël

Très beau récit, ça donne envie…